AVEC SAINT LAMBERT, NOTRE DIOCESE EST EN FÊTE

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Chers paroissiens, chers lecteurs,

Cette année le saint patron de notre diocèse « Saint Lambert » le 17 septembre tombe un dimanche. Comme liturgiquement cette fête a des lectures qui lui sont propres et qui sont différentes de celles de dimanche, ceux qui œuvrent dans la liturgie ont voulu savoir si la fête doit être célébrée ou pas dans toutes les paroisses du diocèse, et si elle a priorité sur le dimanche !

En accord avec les liturgistes diocésains, notre Evêque a tenu à préciser bien entendu que dans la cathédrale Saint Paul cette célébration de Saint Lambert a statut de solennité. Cela vaut aussi pour toutes les églises qui lui sont dédiées partout dans notre diocèse : elles sont tenues de le célébrer.

Quant aux autres paroisses, la priorité est donnée à la célébration du dimanche et nous serons au 24ème Dimanche du Temps Ordinaire. Mais, notre Evêque a aussi autorisé les paroisses qui le désirent à célébrer Saint Lambert car il trouve que ce serait non seulement une des manières de faire connaitre le saint patron de notre diocèse, mais aussi de s’associer aux festivités de la Cathédrale autour de l’Evêque.

Puisqu’on en parle justement, qui est saint Lambert ? Que savez-vous de lui ?

Saint Lambert, dit « Saint Lambert de Tongres » est né autour de l’an 640, à Maastricht en Hollande dans une famille chrétienne noble établie à Maastricht, et à cette époque Maastricht est devenu le chef-lieu du diocèse de Tongres-Maastricht qui faisait partie du royaume des Mérovingiens et plus particulièrement de sa partie appelée Austrasie.

Adolescent, Lambert est recommandé par son père à Théodard, évêque de Tongres-Maastricht. Sous sa tutelle, Lambert recevra une éducation à la cour royale mérovingienne.

Lorsque Théodard est assassiné (entre 669 et 675), Lambert est proposé au Roi Childéric II pour occuper le siège épiscopal vacant. Malgré son jeune âge, Lambert devient alors à la cour un personnage influent, peut-être même comme l’un des conseillers les plus écoutés de Childéric II.

Quand le roi Childéric II est assassiné à son tour en 673, Lambert perdit sa charge épiscopale au profit d’un partisan d’Ebroïn, nouveau maître du lieu et trouve refuge au monastère de Stavelot où il restera 7 ans, donc jusqu’à ce que la mort d’Ebroïn lui permette de reprendre l’administration de son diocèse vers 681.

Au sujet de son séjour à Stavelot, on raconte cet épisode : une nuit d’hiver, alors que les religieux priaient dans le chœur, Mgr l’Evêque, Lambert, renversa accidentellement un banc dont la chute dérangea la communauté. Dans l’obscurité, l’abbé du Monastère ordonna au coupable d’aller prier, nu-pieds, dehors, devant la croix du parvis. Les moines chantèrent les longues matines, puis se rendirent au chauffoir avant de regagner leur lit. On remarqua l’absence de l’évêque. L’abbé l’envoya chercher et l’on vit entrer Lambert, couvert de neige, qui avait prié deux heures durant, agenouillé dehors. L’abbé s’excusa : « C’est à moi de vous remercier, lui dit saint Lambert d’un air joyeux. Vous m’avez permis, comme le veut saint Paul, de servir Dieu dans la nudité et la froidure !! » (2 Corinthiens 11. 27) 

Très peu de renseignements filtrent sur sa carrière sacerdotale ; mais par contre, ce qui est connu est qu’il remplissait scrupuleusement tous ses devoirs pastoraux, et qu’il visitait fréquemment les villes et les monastères, distribuant partout la parole évangélique. Son zèle pour le Salut des âmes allait de pair avec sa ferveur dans la prière et la simplicité austère de ses habitudes.

Une autre chose à dire aussi est que Lambert a été l’apôtre de la Taxandrie, c’est-à-dire de la Campine, alors encore en grande partie païenne. Il est donc en quelque sorte le père de la civilisation dans une bonne partie de la Belgique. Il semble avoir couru plus d’une fois des dangers de la part des habitants de cette sauvage contrée ; mais, à force de douceur et de charité, il parvint à les gagner à la vraie Foi. 

Quant à son administration épiscopale, elle ne cessa d’être pénible. L’église de Maastricht était, comme la plupart des églises à cette époque, à la merci de tous les violents qui convoitaient ses biens, et déjà le prédécesseur de Saint Lambert avait péri victime des déprédateurs qu’il allait dénoncer au roi. Sous Lambert, le brigandage continua… 

Il existe des divergences quant aux raisons qui ont mené à son assassinat, mais on semble s’accorder sur le fait que Saint Lambert regagna Maastricht à la mort d’Ebroïn et il connut une fin tragique, assassiné par des amateurs de biens d’Église, empêchant son escorte de répandre le sang pour le défendre. Son tombeau devint un lieu de pèlerinage et le hameau grandit jusqu’à devenir la ville de Liège. 140 églises portent son nom en Belgique, comme quoi, « le sang des martyres est semence des chrétiens ! »

Saint Lambert, priez pour nous, pour que nous soyons aujourd’hui, nous aussi, des hommes et des femmes témoins de cette solidité inébranlable dans notre foi peu importe les circonstances et tempêtes de de la vie !

Oscar MUREKEZI, votre curé

Sources :

Godefroid Kurth, Biographie nationale T. IX pp. 143 et suiv.
publiée par l’Académie royale des sciences, des lettres et des Beaux-arts de Belgique, Bruxelles, 1897.