Le secret de la châsse de saint Lambert.

Les célébrations de la Toussaint et de la commémoration des défunts


Toussaint

Mar 31 oct 16h Imm. Conception
Mer 1er nov 10h Marie-Médiatrice

Commémoration des défunts (remise des croix de l’année)
Mer 1er nov 18h30 :Saint-Nicolas (pour les dfts de l’Imm. Conception et St-Nicolas)
Jeu 2 nov 18h30 Saint-Hubert (pour les dfts de M-Médiatrice, Ste-Julienne et St-Hubert)

Bénédiction des tombes au cimetière de Heusy et Stembert
Mercredi 1er novembre de 14 à 15h

Feuillets du 28ème dimanche du temps ordinaire
Immaculée Conception
Marie-Médiatrice
Saint-Nicolas
Saint-Hubert
Sainte-Julienne

Petit rappel… Qui est saint Lambert ?

Lambert de Maastricht ou Lambert de Liège, né probablement à Maastricht vers 636 et assassiné le 17 septembre  vers l’année 705 à Liège, est un saint évêque du haut Moyen Âge (de Tongres-Maastricht). Il est le symbole majeur de la principauté ecclésiastique de Liège et est depuis toujours symbole de la ville mosane qu’il a contribué à créer : Liège. Il est connu comme étant l’un des évangélisateurs du diocèse de Tongres-Maastricht, région qui n’avait connu qu’une christianisation superficielle : dans les villes et pour les élites. Le peuple qui vivait dans les forêts et campagne adorait encore les dieux celtes. En 1896, lors de l’ouverture de la châsse du saint, le médecin qui examina le crâne constata une blessure profonde à l’occiput. À l’évêque Lambert succéda son disciple — et peut-être même son parent — Hubert (saint Hubert), membre d’un lignage très proche des Pépinides et vraisemblablement apparenté à ces derniers. Hubert fit transférer les reliques de Lambert de Maastricht à Liège, où il fonda une infrastructure sacrée pour les abriter. En effet, un culte s’était installé sur place, et l’homme du Moyen Âge croyait que c’était Dieu qui désignait les lieux de culte. Toujours est-il que le VIII siècle marqua un tournant pour Liège, qui devint rapidement une agglomération importante. Chaque année aux environs du 17 septembre le diocèse de Liège, évêque en tête, fête Saint Lambert patron de notre diocèse.

La Châsse ne veut pas livrer son secret…

Ce vendredi 13 octobre, Julien Maquet, conservateur du Trésor de Liège et plusieurs collaborateurs ont procédé à l’ouverture de la châsse reliquaire de saint Lambert, exposée dans la cathédrale, pour en extraire le coffre rouge, contenant les ossements. Et on peut dire que l’opération ne fut pas de tout repos. La difficulté majeure est que l’on ne dispose malheureusement d’aucun mode d’emploi, ni l’orfèvre qui a réalisé la châsse dans les années 1890, ni les experts qui ont ouvert la châsse en dernier n’ont laissé d’indications. En analysant de plus près les photos du coffret contenant les reliques, le directeur du Trésor et le restaurateur en concluent que la châsse s’ouvre en réalité par le bas. Que celle-ci n’est donc constituée que d’une seule pièce, recouvrant la boite. De mémoire de conservateur ou de restaurateur, on n’a jamais vu ça ! L’énigme enfin résolue, reste à manœuvrer pour pouvoir accéder au-dessous de la châsse reliquaire qui pèse 150 kg selon les estimations. La boite rouge contenant les précieux ossements s’est effectivement dévoilée sous nos yeux, splendide ! Sur le coup de midi, le coffret tant convoité renfermant les ossements de saint Lambert a donc pu être déplacé dans une chapelle annexe du cloître de la cathédrale, où elle attendra jusqu’au lundi 16 octobre. Ce jour-là, Mgr Delville enlèvera les scellés pour que le professeur Philippe Boxho, médecin légiste, en analyse le contenu. Saint Lambert n’a donc pas encore révélé tous ses secrets … mais ne saurait tarder. Le contenu du coffre correspond aux photographies qui ont été prises lors de la dernière ouverture en 1985 : quatre bocaux étiquetés au travers desquels on aperçoit des os précautionneusement emballés. Mgr Delville a tout d’abord exhumé les authentiques, c’est-à-dire les documents qui authentifient les restes et témoignent des précédentes explorations. Et ces quelques documents ont déjà apporté leur lot de révélation. Les reliques ont fait l’objet de plusieurs visites. C’est ainsi que l’on a appris qu’entre les deux ouvertures documentées de 1896 et de 1985, une opération identique avait eu lieu en 1938, au cours de laquelle le crâne de saint Lambert avait également fait l’objet d’une manipulation. Malgré la relative faible quantité de restes, Mgr Delville s’est dit satisfait du contenu encore conservé dans le coffre. Le professeur Boxho a quant à lui expliqué qu’il serait limité dans ses interprétations par la qualité et la nature des ossements dévoilés. Il a déjà pu tirer quelques conclusions et notamment le fait que l’un des tibias présente une malformation évidente de nature plus que probablement congénitale. Ainsi, Saint Lambert dont nous avons conservé les restes était boiteux, ce qui confirme certains écrits qui disaient qu’il se déplaçait avec une canne. Une première révélation qui témoigne déjà de tout l’intérêt de cet examen purement visuel des ossements. Parmi les bocaux, l’un est rempli de “cendres” de saint Lambert, entendez de la poussière d’os. Il semble également que les os restants n’aient pas été sélectionnés au hasard mais de manière assez raisonnée au vu de la symétrie observée. En effet, il était courant que la dépouille d’un saint soit morcelée en une quantité importante de reliques distribuées aux quatre coins du diocèse. L’attention s’est particulièrement focalisée sur le crâne de saint Lambert, ou plutôt sa calotte crânienne, en bien piteux état, a regretté le légiste, il est enveloppé d’un plastique couramment utilisé pour … refermer les pots de confiture et dont les différentes parties semblent par ailleurs avoir fait l’objet d’un ré-assemblage. Le sort de saint Lambert est désormais entre les mains de l’expert liégeois dont les résultats d’analyse sont attendus avec une certaine fébrilité.

Nb : Ce texte a été rédigé en m’inspirant de la lettre d’info du diocèse.

Christian Ledy.