Feuillet du 15e dimanche du temps ordinaire
Immaculée Conception
Saint-Hubert
Écoute, au milieu des tempêtes, des flots en furie, des chaleurs écrasantes, le frémissement doux et paisible d’une terre où naît et grandit la vie d’une source, d’une graine qui germe, de quelques cellules qui appellent un être à la vie…
Et toi peut-être, si tu es femme, ou avec ta collaboration, si tu es homme, écoute la vie d’un homme qui va naître… Mais, quoi qu’il en soit, écoute au plus profond de toi-même, au milieu de tes tempêtes ou de tes lassitudes ou de tes sommeils, écoute la vie qui te fait être.
Écoute le vent qui pousse les nuages pour la pluie de la vie ; le vent qui fait frissonner les arbres sous la poussée de la vie ; le vent qui fait frémir ton corps, ton corps vivant de plaisir, de bonheur, de désirs.
Écoute les cimes des montagnes et les vagues de la mer, écoute les creux des gorges profondes et les grottes au centre de la terre… Écoute-les t’inviter à découvrir, en toi et en tous tes frères, les hauteurs que l’homme peut atteindre et les profondeurs de sa conscience et de son cœur.
Écoute les pierres des monuments que tu visites. Elles te disent l’histoire des hommes et des femmes, tes frères et sœurs.
Elles te parlent d’amour et de haine, de foi et de prière et de désespoirs, de paix et de guerre, de fraternité et de violence… Elles te disent l’histoire de notre humanité : celle d’hier et d’aujourd’hui.
Écoute les chansons, les rythmes et les cris de ces pays que tu ne connais pas… même si tu crois les connaître. Pays d’autres cultures, d’autres couleurs, d’autres spiritualités. Ils te disent toutes les beautés et les richesses de notre humanité, de TON humanité.
Ils t’invitent à la joie, à la fête, mais aussi à la solidarité, au respect, au combat pour le respect de l’homme.
Écoute, si tu restes chez toi, tous ceux-là qui passent, qui visitent, qui se détendent. Ils t’apportent un air frais venu d’ailleurs ; ils te disent que vaste est la planète. Donne-leur ton sourire, laisse-les t’approcher : c’est ainsi que se bâtit la paix, la fraternité, l’amitié, la rencontre.
Écoute et remercie et chante la vie. Laisse monter en toi la louange, la prière, la reconnaissance. Écoute en toi ce chant, cette prière qui te dit que tu es pétri de matière, de terre… mais aussi d’Esprit.
C’est l’Esprit qui chante en toi. Et l’Esprit, c’est la vie. Écoute l’Esprit qui te dit ta transcendance.
Refuse l’absurde du néant pour accueillir en toi le Mystère de la vie.
OUI, ÉCOUTE…
Les 10 commandements des vacances.
1. La météo de la charité : avant tout, se reposer la question du ” poids d’amour ” que comporteront mes vacances. C’est la programma-on essentielle afin que les vacances ne se muent en ” monstre d’égoïsme ” camoufler en détentes.
2. Dieu dans ses valises : Voir « si Dieu est dans la valise ». Le plus commode, c’est d’emporter avec soi une petite Bible ; ou une vie de saint ; ou, pourquoi pas, un
petit ouvrage de théologie ; en tout cas le missel mensuel. On pourrait y ajouter ces signes qui aident à franchir l’invisible : chapelet ; petite icône ; crucifix.
3. Une route dans la foi : la foi est mon lien avec Dieu. Garder donc Dieu dans son cœur à tout moment du voyage. Pas seulement cinq minutes dans les brumes du
sommeil.
4. Fuir les lieux sans Dieu : il y a bien des lieux maudits et pervers à éviter. Il faut avoir le courage de ne pas aller à ses soirées louches ou peu sûres. Il faut donc bien choisir ses amis de vacances pour ne pas se mettre dans des situations ambiguës, des promiscuités malsaines, dans des « états seconds ».
5. Des moments pour Dieu seul : les vacances sont comme un long dimanche, un étalement du repos dominical et donc une anticipation du repos éternel. Alors, posons des actes concrets.
6. Ne pas manquer la messe : bas les masques ! Trop de prétextes pour ” ne pas avoir eu le temps « ce dimanche » : les horaires de train, d’avion, les ballades en
montagnes, les pays sans église. Prétextes !
7. Contempler : Pas seulement multiplier les payements sans contact ! Il faut rentrer en contact avec la Beauté de la nature : « Dieu n’est que dans la campagne », disait
un célèbre citadin athée. Beauté dans l’art. Beauté inépuisable des êtres humains.
8. Témoigner : Pourquoi pas ? En vacances, on ne se contente pas de ” rester ” chrétien. Il faut le susciter chez les autres.
9. Servir : En vacances, nous aimons nous faire servir. Parfois, d’une manière tyrannique. Parce qu’on paye. Or, Dieu s’est fait homme non pour être servi mais pour servir. La route vers Lui suit le même chemin.
10. Se réjouir : si les vacances sont une anticipation du repos éternel, ce dimanche sans fin, elles se doivent d’être joyeuses. Que de gens reviennent des vacances rouges d’insatisfactions. Le chrétien se réjouit de tout parce que sa joie est d’abord en Dieu. Il se réjouit même des vacances des autres quand lui-même reste au travail. Le chrétien est un générateur de joie. Au retour, mieux que les fières photos des exploits touristiques, puissions nous livrer le témoignage d’un cœur plus joyeux d’avoir eu des vacances en et avec Dieu.
Christian Ledy