feuillets de la fête du Christ Roi de l’Univers
Immaculée Conception
Saint-Hubert
Sainte-Julienne
Le mois de décembre approche, et avec lui se déploient, tout autour de nous, les marchés de Noël, empreints de charme et d’enchantement. Les boutiques se parent de leurs plus beaux habits de fête, tandis que les grandes places s’illuminent de mille feux et de splendides décorations. Captivés par cette féerie, nos pensées se tournent naturellement vers Noël qui s’annonce.
Cependant, si nous savons dépasser l’aspect commercial et socio-culturel de ces manifestations festives, la splendeur de ces tableaux se révèle comme un reflet de la disposition de notre cœur et de notre esprit en l’attente de la venue du Seigneur. C’est pourquoi, avant de nous laisser emporter par les réjouissances des cadeaux, des repas copieux et des célébrations, l’Église nous convie à un temps de préparation intérieure : l’Avent.
Le temps de l’Avent s’ouvre le quatrième dimanche précédant Noël — qui cette année tombe le 1er décembre — et marque l’entrée dans une nouvelle année liturgique. Tirant son origine du latin adventus, l’Avent signifie la « venue » ou l’« avènement ». L’Église distingue trois venues du Christ : il est venu dans notre histoire il y a plus de deux mille ans, il vient aujourd’hui dans nos vies et dans nos cœurs, et il viendra, à la fin des temps, juger les vivants et les morts.
Cette saison sacrée se présente ainsi comme un pont entre le passé, le présent et l’avenir. Elle nous invite à nous tourner vers l’espérance des générations qui attendaient le Sauveur du monde, à revivre la joie de sa première venue et de son règne actuel au sein de son Église, et à nous préparer à son retour glorieux lors de sa Seconde Venue. Quand cela adviendra-t-il ? Nul ne le sait (cf. Mt 24,36).
Cette préparation à l’avènement du Christ offre un contraste saisissant avec la culture contemporaine. Tandis que le monde s’abandonne au consumérisme et au matérialisme, nous sommes invités, à l’approche de Noël, à contempler l’humilité, le détachement et la conversion du cœur. En d’autres termes, il s’agit d’un véritable retournement : des créatures vers leur Créateur, du péché vers la grâce, et d’une vie centrée sur soi vers une vie centrée sur le Christ et son Évangile.
Cependant, la conversion à laquelle l’Avent nous convie revêt un caractère particulier : celui de l’espérance joyeuse. Nous savons déjà comment l’histoire s’est accomplie en Jésus de Nazareth, et nous savons également comment elle se conclura : par le triomphe éclatant de Dieu et du bien, « lorsque tout sera soumis au Fils (…) [afin que] Dieu sera tout en tous » (1 Co 15, 28). Ce qui demeure inconnu, en revanche, c’est de quel côté nous nous trouverons au jour du jugement : serons-nous parmi « les brebis » ou « les boucs » (cf. Mt 25, 31-33) ?
Ainsi, la préparation à Noël se doit d’être à la fois joyeuse et exigeante. Il ne s’agit pas d’adopter une attitude morose, d’éviter les festivités anticipées, ni d’être désagréable envers ceux qui nous adressent leurs vœux de fin d’année durant l’Avent. « Chantons Noël » autant qu’il nous plaira, à condition de ne pas négliger l’engagement dans le jeûne et la prière, la prière.
Certes, l’Avent n’est pas un jeûne rigoureux comme le Carême, mais cela ne signifie pas qu’il doit être une période sans retenue ou un moment purement pratique pour finaliser les cadeaux, parfaire les décorations de nos maisons ou réussir nos bûches de Noël. Ces activités sont bonnes, mais elles ne doivent pas être priorisée. Une célébration de Noël dépourvue de sa richesse spirituelle peut offrir une joie véritable. Pour goûter pleinement la fête à venir, il nous faut préparer aussi bien notre corps que notre esprit à accueillir la joie du Seigneur.
L’Avent est le temps propice pour secouer notre torpeur spirituelle. Préparons dès à présent nos résolutions pour cette nouvelle année liturgique : quels engagements prendrons-nous pour nourrir notre vie spirituelle ? De quoi devons-nous nous détacher afin de permettre au Christ de prendre la première place dans notre cœur ? Quelles actions entreprendrons-nous pour nourrir et enrichir la charité en nous ? Écartons tout ce qui nous sépare de Dieu et revenons à Lui avec un cœur sincère. Nous ignorons quand viendra le jour du Seigneur. Saisissons ce temps de grâce qui nous est donné pour nous préparer à accueillir Celui qui est venu, qui vient et qui viendra.
Jad-Elia Nassif