FÊTONS LES SAINTS APÔTRES PIERRE ET PAUL

Infos de la semaine

Feuillet des 28 et 29 juin : Saints Pierre et Paul apôtres
Immaculée Conception
Marie-Médiatrice
Saint-Nicolas
Saint-Hubert
Sainte-Julienne

Chers paroissiens, chers lecteurs,

Nous voici à la fin de cette année scolaire que nous bouclons en fêtant deux grandes figures dans la vie de l’église naissante, Saints Pierre et Paul, et puis par la suite, deux grandes figures dont le témoignage de vie missionnaire et apostolique a marqué et fortifié la vie de l’Eglise universelle jusqu’aujourd’hui. Mais, qui sont vraiment ces deux hommes pour l’Eglise et pour nous aujourd’hui ?

Bien qu’ils soient les deux piliers de l’Eglise, Pierre et Paul sont deux hommes complètement différents mais dont le dénominateur commun est le même amour du Christ qui a animé leurs vies, ce qui leur a valu aussi de mourir martyrisés pour leur foi tous les deux à Rome.  A l’époque de Constantin, on a érigé deux basiliques sur le lieu de leur martyre à Rome.

Ceux qui ont eu l’occasion de faire un pèlerinage à Rome ont certainement vu leurs statues monumentales notamment à la basilique Saint-Pierre et sur la Place Saint Pierre pour garde vive leur mémoire ; Pierre représentant les douze Apôtres que Jésus s’étaient choisis durant son ministère terrestre et Paul tous ceux qui furent appelés par la suite à être les témoins du Christ. Ces statues sont importantes car Pierre et Paul sont les saints patrons de Rome. Les pèlerinages aux tombeaux de saint Pierre et saint Paul ont fait partie de la vie de l’Église et se continuent aujourd’hui. Il y en a qui ne le savent pas, normalement à tous les cinq ans les évêques doivent faire ce pèlerinage qu’on appelle « Ad limina Apostolorum » – littéralement « Au seuil des basiliques des apôtres » – pour montrer qu’ils se rattachent directement à ces deux colonnes de l’Église et que, comme eux, ils sont prêts à donner leur vie pour le Christ, à être « offerts en sacrifice » (2 Timothée 4, 6).

Deux figures très différentes aussi parce que quand il a été appelé, Pierre était un pêcheur qui passait ses journées entre les rames et les filets ; un simple pêcheur de Galilée, sans doute sans aucune autre culture que celle que l’on pouvait recevoir en écoutant les enseignements donnés au cours des services liturgiques à la synagogue du village. Quant à Paul, tout en étant Juif, il était aussi citoyen romain de par sa naissance. Né à Tarse, Il est un jeune juif très cultivé. Il avait reçu la meilleure formation intellectuelle qu’on pouvait alors recevoir.

Il faut aussi souligner le fait que Pierre avait vécu avec le Christ durant toute la durée du ministère public de Celui-ci, mais Paul n’avait rencontré le Christ que sur le chemin de Damas, dans une vision, alors qu’il allait persécuter les Chrétiens.  Paul avait un tempérament fougueux, et n’était pas d’un commerce facile ; Pierre, avec sa grande spontanéité, qui lui faisait faire bien des gaffes, avait aussi la simplicité qui en faisait un chef que l’on ne craignait pas. 

Lorsqu’ils partirent en mission, Pierre s’adressa aux juifs, Paul aux païens. Et quand leurs chemins se sont croisés, ils discutèrent de façon vive.  Pierre et Paul eurent leurs moments de friction et d’explication et surent diverger d’opinions mais ils restèrent toujours unis dans l’amour du même Christ que l’un et l’autre aima jusqu’à accepter la mort du martyre.   

Comme quoi la foi n’est pas une simple attitude intérieure du cœur, encore moins un simple acquiescement de l’esprit.  Elle doit se dire.  Et elle doit se dire aussi bien en paroles qu’en actes. En réponse à la question de Jésus, Pierre confesse de bouche sa divinité : « Tu es le Messie, le fils du Dieu vivant. »  Plus tard il confessera Jésus par toute sa vie et, finalement, par sa mort.

Pierre et Paul étaient donc deux personnes des plus différentes, mais ils se sentaient frères, comme dans une famille unie, où on discute souvent mais où on s’aime toujours. Cependant la familiarité qui les liait ne provenait pas des inclinations naturelles, mais du Seigneur. Il ne nous demande pas de nous plaire, mais de nous aimer. C’est lui qui nous unit, sans nous uniformiser. Il nous unit dans nos différences. Disons que comme au temps de Pierre et Paul, le Seigneur compte sur notre foi et c’est sur cette foi qu’il veut continuer à construire et faire vivre son Eglise. En tant qu’adultes baptisés et confirmés, avec l’intercession de Pierre et Paul, nous pouvons demander au Seigneur de ranimer notre foi pour en être les témoins crédibles dans le monde d’aujourd’hui.

Mais ayons aussi une pensée à tous les ministres ordonnés. Par cette ordination, ils acceptent de  devenir serviteurs de la Parole, ministres de l’Eucharistie (Prêtres), des sacrements et serviteurs du peuple de Dieu. Comme Pierre et Paul, ils sont appelés à être témoins de ce qu’ils prêchent. Ils participent à la mission du Christ qui est de donner Dieu au monde et le monde à Dieu. Je sais que bien souvent la peur de ne pas être à la hauteur freine notre ardeur et notre élan missionnaires. Grosse erreur de perspective ! Ce n’est pas sur nous-mêmes qu’il faut compter, mais sur Jésus. À nous de lui faire suffisamment confiance et de le laisser agir en nous.

Que ce temps d’été, de vacances et de repos pour certains nous aide à nous rappeler que le Seigneur souhaite sans cesse entrer dans notre vie pour en être le Maître pour toujours comme celle de Pierre et Paul. Puissions-nous lui ouvrir la porte de notre cœur pour qu’il entre et règne en nous au point de dire comme Paul : « Ce n’est plus moi qui vis, c’est le Christ qui vit en moi ! » (Gal 2,20)

Bonnes vacances à ceux qui comptent en prendre !

Oscar MUREKEZI, votre curé