C’est Noël : « un enfant nous est né, un fils nous a été donné! »

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Feuillets du 20 et 21 décembre 2025
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Chers Paroissiens, chers lecteurs,

Comme nous ne sommes plus qu’à quelques jours de la Nativité, pour vous adresser mon message de Noël, je me suis laissé inspirer par les textes bibliques de la messe de la nativité justement qui ont attiré toute mon attention, à commencer par le beau texte du Prophète Isaïe qui, pour rappel, écrivait à une époque aussi sombre et tragique que la nôtre, dans un temps de guerre et d’oppression, durant le règne du roi Achaz. Au milieu de cette période sombre de malheurs et de calamités, Isaïe annonce une période de paix :  “Les bottes qui frappaient le sol, et les manteaux couverts de sang, les voilà tous brulés : le feu les a dévorés. ” (Is 9,4)

L’optimisme et l’espérance du prophète étaient fondés sur la vision qu’il avait eue de la naissance d’un enfant : « Oui, un enfant nous est né, un fils nous a été donné ».  Il dit bien : « un enfant nous est né » et « un fils nous a été donné » (Is 9,5). Ce qui signifie que l’enfant qu’il annonce sera l’un des nôtres, qu’il partagera notre humanité.  Si le Fils de Dieu est devenu fils de la femme, si Dieu est devenu l’un de nous, pleinement homme, cela veut dire que notre humanité est beaucoup plus belle et digne que tout ce que nous voyons en nous et autour de nous.  Isaïe conclut en annonçant un temps de paix établie par le « Conseiller Merveilleux », le « Prince de la Paix » et encore une fois avec cette promesse : « Il fera cela, l’amour jaloux du Seigneur de l’univers ! » (Is 9, 6).  Lui seul en effet peut vraiment établir la paix en nous et entre nous.

Nous avons aussi le texte de l’Evangéliste Luc qui, par un habile mélange d’images et d’évocations, nous donne un message théologique.   Cet enfant, qui est nôtre, tout en étant le fils du Très Haut, il nous est donné par une toute jeune femme, Marie.  Celle-ci nous l’offre en nourriture en le déposant dans une mangeoire. Jésus est donc notre nourriture, notre repas sur le chemin tortueux de notre vie humaine.  

Je vous fais remarquer aussi que dès le moment même de sa naissance, il assume avec Marie et Joseph le sort des réfugiés et des déplacés de tous les temps, y compris ceux qui, de nos jours, fuient les bombes d’un bout à l’autre de leur pays, pour être repoussés à toutes les frontières. Il n’y a pas de place pour eux à l’hôtellerie de nos sociétés occidentales qui ne veulent pas de racaille ou qui veulent se protéger contre le terrorisme !

Homme comme nous, cet enfant ne sera pas épargné des attaques des siens ; il en sera victime.  Il a même été exécuté par eux.  Et pourtant à aucun moment de son existence il n’a répondu à leur violence par quelque autre violence que ce soit. Et c’est là la source de notre espérance et de notre joie.  C’est à nous, aussi bien qu’aux bergers, que l’ange du texte de Luc proclame : « je viens vous annoncer une bonne nouvelle, une grande joie pour tout le peuple :  Aujourd’hui vous est né un Sauveur » (Lc2, 11).

Dès lors, on peut dire avec émerveillement que malgré le mal et la violence qui florissent dans notre monde, la naissance de Jésus est une déclaration de paix faite par le ciel à la terre.  Cette naissance est le moment fort du dialogue entre Dieu et l’humanité.  Elle nous invite au dialogue, c’est-à-dire à vivre dans un dialogue constant avec Dieu d’abord, mais aussi avec tous ceux qui nous entourent, et même avec tous ceux qui semblent être nos ennemis ou nos opposants, aussi bien dans notre milieu familial, communautaire, social et politique, qu’au niveau mondial.  

En ces jours où beaucoup de dictateurs sèment la terreur et la désolation exterminant leur propre population, en ces jours où les intégristes musulmans salissant le nom du vrai Islam, motivés par un fanatisme aveugle dépourvu de toute raison, veulent soumettre le monde entier, « Jésus, sur sa paille, nous invite au dialogue.  Il est la Parole ultime que Dieu adresse à l’humanité ».

Mais la naissance du Fils de Dieu est avant tout un acte d’Amour par lequel Dieu veut nous rappeler qu’il aime ce monde blessé, même dans les moments sombres de son histoire. Il vient changer la face de la terre et faire éclater sa joie à laquelle il veut associer tous les humains, tous ses enfants que nous sommes. A travers l’enfant de Bethléem, Dieu vient faire irruption de sa lumière divine dans notre monde tel qu’il est, avec ses progrès et ses contradictions, mais à condition que nous le laissions naître chaque jour dans notre cœur et le laisser y occuper toute la place. Ainsi pourra-t-il faire toute chose nouvelle !

Que la naissance de cet enfant de Bethlehem, irruption de Dieu en notre humanité nous révélant notre dignité et notre vocation d’enfants de Dieu, nous rende tous capables de voir des enfants de Dieu en tout être humain que nous rencontrons et nous ouvrir à de nouvelles relations. Puisse la grâce de Noël nous aider aussi à y trouver le fondement de notre espérance et de notre joie.  

Je termine avec ces vœux que j’adresse à chacune et chacun de vous : Que la joie de Noël règne dans vos cœurs tout au long de cette nouvelle année qui s’ouvre devant nous et qu’elle nous aide tous à ouvrir les yeux sur les plus petits de nos frères et sœurs en humanité.  Je vous souhaite aussi une très bonne et heureuse année 2026 : qu’elle soit pour vous source de joie, qu’elle soit remplie de signes d’amour et d’amitiés et surtout, une année de bonne santé pour vous et tous ceux et celles qui vous sont chers.

Oscar MUREKEZI, votre curé