Feuillets du 19ème dimanche ordinaire
Marie-Médiatrice
Saint-Nicolas
Sainte-Julienne
Feuillet de la fête de l’Assomption de Marie
Nous arrivons bientôt au 15 août et nous allons fêter l’assomption de la Vierge Marie. C’est une fête que nous avons toujours connue, comme avant nous nos parents, grands-parents, aïeux, bisaïeux, trisaïeux, etc.
On trouve des traces historiques de cette fête dès le 8e siècle. Il y a peu d’événements célébrés dans la foi attestés depuis aussi longtemps! On peut dire que l’assomption de Marie est véritablement une pièce importante de la tradition chrétienne, ainsi qu’un élément essentiel de la théologie mariale.
Nous pouvons alors nous poser la question de ce qui est célébré lors de l’assomption. Et c’est avec surprise que nous découvrons que la définition de cet événement et son statut de dogme marial date du 1e novembre 1950. Il y a moins de 70 ans que l’Église a officiellement défini cela. Voici comment Pie XII définit ce dogme: “Par l’autorité de Notre-Seigneur Jésus-Christ, des bienheureux apôtres Pierre et Paul, et par Notre propre autorité, Nous prononçons, déclarons, et définissons comme un dogme divinement révélé que l’Immaculée Mère de Dieu, la Vierge Marie, après avoir achevé le cours de sa vie terrestre, fut élevée corps et âme à la gloire céleste.”
Plus de 1000 ans pour quelques lignes… Comment cela se peut-il? La tradition n’avait-elle pas déjà tout dit il y a bien longtemps? Peut-être nous sommes-nous fourvoyés sur ce qu’est la tradition de l’Église. Une compréhension courante de ce qu’est la tradition est: c’est ce qu’on a toujours fait. En bref, est traditionnel ce qui est ancien. De deux choses l’une, lorsqu’on parle de la tradition de l’Église, on parle de quelque chose qu’on se transmet (du latin tradere), de plus, quelle que soit l’ancienneté d’un événement, il y a eu un moment où ce n’était pas ancien.
Voyons ces deux aspects. Lorsqu’on aborde la tradition de l’Église, on ne parle pas d’une accumulation d’écrits, de normes, de rites et d’habitudes à respecter et à suivre parce que nos prédécesseurs l’ont fait. La tradition serait plutôt ce que nos prédécesseurs ont vécu dans la foi et qui nous est transmis comme héritage afin de profiter de leur expérience. Ce sont des ressources dans lesquelles puiser pour aborder les situations face auxquelles nous sommes. C’est ainsi que pour l’assomption de Marie, ce sont plus de 1000 années d’expériences de foi, de célébrations et de prières qui ont mené à ce que l’Église officialise définitivement cette sainte fête et proclame même sa valeur au rang de dogme, à savoir une vérité de foi parmi les plus importantes.
Et pour l’écoulement du temps? Nous pourrions plutôt appeler cela l’épreuve du temps. En effet, lorsque des hommes et des femmes ont prié, cherché et célébré l’assomption de Marie pendant si longtemps, ils ont pu constater que cela apportait un bien pour la foi, ils ont pu en comprendre les raisons. Le facteur temps a simplement montré que ces conclusions sont durables, parce qu’elles ont traversé les époques et les diverses manières de vivre la foi chrétienne. Finalement, le temps n’est qu’une confirmation de l’action durable de l’Esprit-Saint dans l’Église.
Aussi, fêtons avec joie l’assomption de Marie! Réjouissons-nous de la joie du Christ qui accueille sa mère -corps et âme- auprès de lui après sa mort! Réjouissons-nous avec toute l’Église d’hier, d’aujourd’hui et de demain, unis à ceux qui ont instauré cette fête, avec ceux qui l’ont approfondie, avec ceux qui l’ont menée où elle est aujourd’hui, avec tous nos contemporains pour vivre dans la foi et la transmettre à ceux qui nous suivront! Loué soit Dieu pour son Église qui avance par son Esprit-Saint! Belle et sainte fête de l’assomption de Marie!
Thomas Sabbadini