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Chers Paroissiens, chers Lecteurs,

Nous voici encore dans ce temps de Noël et au début d’une nouvelle année civile où les gens échangent les vœux avec les mots tels que la Paix, la Joie, le bonheur…

Comme chaque année, nous nous réjouissons avec tous ceux et celles pour qui la vie a été bonne et belle tout au long de l’année qui vient de s’achever, cela par des réussites, des succès et satisfactions trouvés et vécus dans leurs diverses occupations et responsabilités, mais nous ne pouvons pas oublier tous ceux et celles pour qui l’année écoulée a été une sorte d’enfer à cause des épreuves variées auxquelles ils ont été confrontés : la maladie, la perte d’un être cher, le licenciement abusif et le chômage, le divorce ou la séparation… nous leur souhaitons aussi de trouver la paix, la joie et la sérénité dans cette nouvelle année

Mais la question qui revient aussi chaque fois que nous parlons de la joie et de la paix de Noël et du nouvel an, c’est le comment cette joie peut être réaliste quand on souffre, quand on est écrasé de soucis et d’épreuves ? Est-elle possible pour tous les peuples qui ont faim ? Pour les populations de Syrie, d’Irak ou de l’Est de la République Démocratique du Congo… écrasées par la guerre ? Est-elle possible pour les victimes du chômage et pour tous ceux qui craignent de perdre leur emploi ?

En d’autres mots, avec tous les conflits qui endeuillent tous les jours notre planète, avec les problèmes économiques et écologiques qui condamnent beaucoup de nos contemporains à une vie misérable, comment pouvons-nous être dans la joie, comment pouvons-nous être en paix et surtout être des bâtisseurs de paix ?

Mais voilà, dans l’évangile de la nuit de Noël, le message de l’ange aux bergers de Bethléem, le message adressé à tous les amis de Dieu de tous les temps est bien clair: « Ne craignez pas, car voici que je vous annonce une bonne nouvelle, qui sera une grande joie pour tout le peuple : aujourd’hui vous est né un Sauveur ! » (Lc 2, 10) et cette troupe céleste qui loue Dieu en disant : « Gloire à Dieu au plus haut des cieux, et paix sur la terre aux hommes qu’il aime ! » (Lc 2, 14).

Difficile de le comprendre et de l’accepter peut-être, surtout vis-à-vis de tous les assoiffés de paix et de joie ; mais ce qui est souvent surprenant, c’est qu’il y a quand même des gens qui, malgré les difficultés ou les épreuves de la vie, sont habités par la paix et la joie intérieures ! Comment parviennent-ils à redresser la tête et à faire face à la vie avec joie ? A mon sens, c’est parce qu’ils ont compris que la joie chrétienne est d’un autre ordre. Elle est plus qu’une émotion passagère et pour eux la joie profonde, la paix intérieure et les épreuves peuvent cohabiter. Autrement dit, la joie chrétienne vient d’une source beaucoup plus profonde. Elle est don précieux de l’Esprit-Saint qui peut habiter l’homme indépendamment des circonstances extérieures.

Cela revient à dire que la joie profonde et la sérénité ne signifient pas absence magique de difficultés, et bien sûr tout dépend de la manière dont on s’y prend. En tout cas, quoi qu’il puisse nous arriver, Saint Paul donne un bon conseil : « Ne soyez inquiets de rien, mais en toute circonstance, dans l’action de grâce, priez et suppliez… »

Bien évidemment, il ne s’agit pas de résignation. Tout comme il y en a qui peuvent dire que c’est un peu facile : se réfugier dans la prière au lieu de chercher des solutions un peu plus pragmatiques…On peut dire tout ce qu’on veut, mais je voudrais rappeler que lorsque nous prions, à la différence de ceux qui ne comptent que sur leurs propres forces, nous affirmons que le Seigneur peut nous combler parce qu’il veut notre bonheur. Nous proclamons notre confiance en lui au point de lui rendre grâce avant même de lui présenter nos demandes. D’ailleurs, Dieu connait nos besoins avant même notre prière. Mais par la prière, nous lui ouvrons la porte pour être en mesure d’accueillir ses dons, ou plutôt le don par excellence, le don de L’Esprit Saint. C’est lui qui peut garder notre cœur et notre intelligence dans le Christ Jésus pour que nous puissions agir à sa manière.

C’est pour cela qu’il est important de rappeler sans cesse que, ce que nous célébrons pendant ces fêtes de Noël, ce n’est pas seulement l’événement de la naissance de cet enfant, Jésus de Nazareth, il y a un peu plus de 2000 ans. Nous célébrons la présence de Dieu au sein de toute la réalité humaine. Nous célébrons le fait que nous sommes toutes et tous enfants de Dieu et que notre vocation la plus fondamentale est d’utiliser notre liberté pour rétablir l’équilibre entre toutes les forces qui s’affrontent en nous comme au cœur de l’univers.

C’est ainsi que nous vivrons en paix, c’est ainsi que nous aurons la vraie joie qui ne vient pas nécessairement du fait de posséder la plus grande quantité de biens possible, mais de la communion qui s’incarne dans le partage et dans le respect de la justice, qui est le respect de chaque personne perçue comme enfant de Dieu.

C’est ainsi que nous pouvons aussi affirmer le principe qu’une communion avec Dieu est impossible sans la communion avec notre prochain, et cette dernière ne peut se ramener à de vagues sentiments de sympathie ou de gentillesse car elle implique le respect total de la justice et même le partage des biens matériels lorsque ce partage est nécessaire pour faire disparaître les déséquilibres.

Tout au long de cette nouvelle année qui s’ouvre devant nous, demandons à Dieu le Père de faire briller sur nous son visage pour que nous puissions accueillir tous les visages de nos frères et sœurs, qui qu’ils soient, avec amour et bonté.

Je formule à chacune et chacun ainsi qu’à toutes vos familles, mes vœux de paix, de joie et de bonne santé pour le nouvel an 2020.

Que Dieu vous bénisse !

Oscar MUREKEZI, votre curé