Quelles dispositions pour communier ?

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« J’aurais aimé recevoir la communion mais cela fait longtemps que je ne suis plus allée à la messe à cause de la maladie. » Voilà ce que me disait dernièrement une paroissienne. Il a fallu que je donne une petite explication. Mais à côté de cette dame, je sais qu’il y en a d’autres qui se posent des questions concernant les dispositions pour communier.

Cela me rappelle aussi qu’il m’arrive parfois d’être abordé par certaines personnes pour me parler de la situation dans laquelle elles se retrouvent actuellement, une situation qu’elles n’ont pas voulue, mais dans laquelle elles sont tombées par malheur, indépendamment de leur volonté, exprimant le grand regret de ne pas pouvoir communier alors que le Christ leur manque beaucoup dans le pain de l’Eucharistie, le pain de vie !

Quand je pousse plus loin il y en a qui m’avouent que ce qu’ils redoutent le plus c’est le regard des autres parce qu’ils ont peur d’être jugés par les « bons fidèles » ! C’est vrai que nous pouvons être parfois intimidant à l’égard de certains de nos frères et sœurs en humanité : par notre regard, nos critiques, nos remarques maladroites… Tout cela parce qu’au lieu de les regarder avec le regard de Dieu Amour et miséricordieux, nous pensons être plus proches de Jésus que les autres et nous les regardons de façon très humaine, du haut de notre soi-disant sainteté, du haut de notre proximité avec Jésus et le ciel. Jusque dans nos services d’Eglise il nous arrive de juger les autres sur les apparences, sur leur vie et nous sommes vite prêts à les exclure de notre Eglise, ou du moins à leur en limiter l’accès et la participation sous prétexte qu’ils ne sont pas en règle avec l’Eglise oubliant par là que pour Jésus la pureté se trouve dans le cœur, dans la foi.

Concernant les dispositions requises pour communier, j’aimerais tout d’abord rappeler que l’Eucharistie est un des trois sacrements de l’unique initiation chrétienne par laquelle on devient chrétien : Le baptême, étant comme porte d’entrée dans la vie nouvelle en Christ, la Confirmation qui la ratifie et la consolide, puis l’Eucharistie qui accomplit l’initiation chrétienne et « nourrit sans cesse la foi ». Il faut donc être baptisé pour recevoir l’Eucharistie.

Jadis, on participait le plus souvent à la messe sans communier. Habituellement, on ne communiait qu’une fois par an, au moment de Pâques, après s’être confessé. D’où l’expression ancienne « faire ses Pâques » !

Aujourd’hui les choses ont changé. Il n’est plus nécessaire, comme autrefois, de se confesser avant de communier – sauf si l’on a commis une faute grave. On communie chaque fois que l’on participe à une messe, chacun selon son désir, au risque que la communion devienne une routine et que l’on reçoive le corps du Christ sans s’y être vraiment préparé. Heureusement que Jésus n’est pas venu pour les bien-portants mais pour les malades. Ceci pour dire que nous sommes tous « spirituellement malades » à cause du péché, c’est-à-dire du manque délibéré d’amour envers Dieu ou encore envers le prochain.

Normalement, personne n’a le droit d’empêcher l’autre d’aller communier dans le sens où communier un acte de foi qui engage aussi notre conscience. Cependant, dans l’Evangile, Jésus nous dit : « si tu as quelque chose contre ton frère, va d’abord te réconcilier avec lui, ensuite tu viendras à l’autel. »

On doit donc implorer la miséricorde de Dieu avant de communier (c’est le début du rite pénitentiel au commencement de chaque messe) et, si l’on a commis une faute grave, recevoir le sacrement de réconciliation. Thomas et moi-même nous sommes à votre disposition chaque jour avant ou après les messes de semaine, sinon chaque vendredi de 17h00 à 18h00 à Notre Dame des Récollets il y a toujours un prêtre pour accueillir ceux qui désirent faire cette démarche de réconciliation.

Quant aux personnes affaiblies par la maladie et qui ne savent plus aller jusqu’à l’Eglise, le fait que vous ne savez plus aller à la messe ne doit pas être une raison de vous exclure de la table du partage du Pain de Vie. Si vous avez vraiment envie de communier, il y a toujours possibilité, il suffit qu’un de vos proches vienne à la messe avec une pyxide ou custode pour vous apporter la communion.

« Heureux sommes-nous d’être les invités au repas du Seigneur » ! Rendons-lui grâce pour ce don, source de vie et force pour la route pour nous qui sommes encore en chemin. Nous en avons besoin !

Oscar MUREKEZI, votre curé