Parlons-en encore : la  mendicité aux messes.

Les infos de la semaine

Feuillets du 4ème dimanche de Carême

Immaculée Conception
Marie-Médiatrice
Saint-Nicolas
Saint-Hubert
Sainte-Julienne

 

 Il y a quelques mois, nous avions publié une note pour recadrer nos élans caritatifs dans notre UP. Merci pour l’accueil positif que certains ont réservé à cette interpellation dont je peux rappeler les principes au cœur de ce chemin vers Pâques.

Toute charité appelle à l’engagement individuel. Il ne peut donc pas me venir à l’esprit d’être trop directif dans un domaine où chacun peut exercer sa liberté de conscience. Mais lorsque la dimension communautaire et le vivre-ensemble en dépendent, nous pouvons recourir au discernement pastoral pour adopter des attitudes chrétiennement responsables. Ne pas oublier la place des pauvres est une chose. Développer des attitudes qui caricatureraient les vertus théologales comme la charité, en est une autre.

Je ne dirais jamais assez merci pour les générosités financières manifestées tant dans les collectes prescrites par l’évêque que celles ordinaires destinées au soutien de nos communautés. Encore faut-il rappeler ce que nous disions avec Thomas dans le deuxième éditorial du mois de décembre 2017 : « Pour les collectes, il y en a de deux types : les collectes prescrites par l’évêque et les collectes ordinaires. Les collectes prescrites par l’évêque nous sont données comme un geste de solidarité diocésaine et nous ne pouvons pas soustraire à l’appel de notre évêque. Les collectes ordinaires sont d’habitude partagées entre la fabrique d’église et la caisse paroissiale. »

Il arrive cependant que nos communautés soient interpellées par d’autres types de charité. Pour une action pastorale claire et coordonnée, l’attribution d’une collecte doit passer par un accord préalable et explicite avec le curé. La destination d’une collecte ne se décide pas un quart d’heure avant la messe, elle fera toujours l’objet d’un discernement pastoral préalable. D’ailleurs, si une collecte ordinaire est à destination d’une œuvre spécifique, cela sera annoncé lors de la messe et écrit dans le feuillet d’annonces du weekend.

Et les sollicitations à la sortie des messes, revenons-y: celles faites pour des organisations structurées et celles pour des personnes privées. Pour les organisations structurées, elles doivent toujours avoir l’aval explicite et préalable du curé. Celui-ci en fera l’objet d’une annonce préalable lors des célébrations.

Enfin vient la mendicité qui continue encore… Elle relève des attitudes et des initiatives des privés à l’entrée et à la sortie des messes. Ces agissements ne sont pas à cautionner. L’église est un lieu ouvert à toutes les personnes, mais pas à tous les comportements. Nous savons tous combien il est difficile concrètement d’empêcher quelqu’un de venir à l’église, ni d’agir de la sorte. La meilleure manière d’empêcher que de tels trafics subsistent n’est-elle pas de ne pas donner de l’argent à l’entrée ni au sortir de nos églises ?

Si votre cœur vous en dit plus sur un cas social, c’est aussi de la charité que d’inviter la personne à vous rejoindre en un autre endroit par exemple. L’Unité Pastorale essaie d’ordonner et de coordonner sa charité communautaire en rencontrant au mieux les demandes collectives et individuelles. Chacun est bien sûr libre de sa conscience individuelle et peut agir au mieux en accord avec celle-ci. Mais n’est-il pas plus responsable de notre part de ne pas encourager l’empiètement aux entrées ni sorties des églises ? Trop (de) charité peut tuer la charité.

 

Stanis Kanda et Thomas Sabbadini