Chers paroissiens, chers lecteurs et amis de l’Unité Pastorale Notre Dame du Magnificat Verviers-Sud »,
Au terme de quarante jours de Carême commencé le Mercredi des Cendres, c’est en ce 3ème week-end du mois d’avril que nous célébrons la grande fête chrétienne, la plus grande des fêtes, la fête de Pâques. Nous venons de vivre le Triduum Pascal qui débouche sur le Dimanche de Pâques en passant par le soir du Jeudi Saint, jour de l’institution de l’Eucharistie et du Sacerdoce lorsque Jésus partagea son dernier repas avec ses apôtres ; puis la Passion du Christ le Vendredi Saint, jour qui nous rappelle son arrestation, son agonie – c’est-à-dire son combat ultime en engageant tout son être, son corps et son esprit- et sa mort sur la croix, puis la veillée pascale qui constitue le point central et l’aboutissement du triduum car nous célébrons la Résurrection de Jésus, c’est-à-dire la victoire de l’amour sur la mort.
C’est un temps de joie et d’exultation qui s’ouvre devant nous donc et qui va se prolonger pendant une cinquantaine de jours, ce qu’on appelle le temps pascal qui se termine avec la fête de la Pentecôte, fête du don de l’Esprit-Saint aux disciples du Ressuscité, mais aussi un événement qui a marqué la naissance de l’Eglise missionnaire.
Pendant tout ce temps, il s’agit bien entendu de la « Résurrection » du Christ qui nous rend heureux et joyeux et c’est ce que nous évoquons et revivons dans chaque célébration de l’Eucharistie. Mais en même temps il y a notre joie, c’est-à-dire la joie de l’homme qui se sait désormais sauvé de la finitude et du néant après sa mort, car la résurrection de Jésus offre à l’homme une ouverture à la vie même de Dieu, et c’est cela sa destinée. C’est dans ce sens qu’il faut comprendre le salut que Dieu nous donne par son Fils Jésus, « premier né d’entre les morts ».
Parlant justement du salut qu’il nous obtient, il faut rappeler que c’est à travers toute sa vie que le Christ nous sauve, une vie d’amour donné et offert de diverses manières aux hommes avant d’envoyer le signe le plus extrême, celui du sacrifice de son corps et de sa vie sur une croix ! C’est une vie qui est passée par la souffrance et la mort certes, mais qui a culminé dans la Résurrection, victoire de l’amour et de la vie sur la mort.
Mais pour moi il y a un autre élément qui attire toute mon attention quand je réfléchis sur cet heureux événement de la Résurrection : en célébrant notre foi au Christ Ressuscité, nous célébrons aussi et surtout la Foi de Jésus. « Nous célébrons la foi, c’est-à-dire la confiance totale et indéfectible de Jésus en son Père à qui il a rendu son Esprit en cette heure de confusion et d’obscurité sur le Golgotha et de qui il l’a reçu à nouveau dans la lumière du Premier Jour ».
Pour moi tout cela devrait nous amener à prendre suffisamment conscience que croire en Jésus Ressuscité et en sa foi ne doit pas rester quelque chose d’abstrait ou quelque chose qui ne demande qu’une vague adhésion de notre cœur ! Croire en Jésus et sa foi c’est aussi croire comme Lui, c’est-à-dire travailler à la réalisation du Royaume qu’il a annoncé et qu’il est venu inaugurer.
Après les premiers témoins de la résurrection qui ont vu et qui ont cru, le Christ Ressuscité lui-même est apparu à ses apôtres et le message clé des récits de ses apparitions est cette affirmation : « Il est vivant », « il est présent ». Ce message vaut la peine d’être répété et répercuté encore aujourd’hui : même au sein de l’obscurité et des confusions de notre monde et de celle de nos vies personnelles, il est présent et vivant et il nous appelle non seulement à ne jamais perdre foi en la vie, mais aussi à nous consacrer tout entiers à travailler à sa pleine et définitive victoire sur le Mal.
En définitive, nous pouvons dire que croire en la résurrection, c’est accepter de toujours recommencer à créer du neuf, à créer de la vie, à sortir, c’est nous engager dans les chemins nouveaux qui s’ouvrent à nous, c’est être créateurs de nouveaux rapports humains, familiaux, sociaux, politiques… Oui c’est aujourd’hui que nous pouvons sauver la vie de ce qui l’avilit, faire des choses bonnes et belles, des gestes généreux qu’on a envie d’éterniser…
Je souhaite à chacune et chacun de vous de vivre intensément ce temps Pascal et d’entrer avec joie dans la dynamique de l’espérance qui nous tourne vers la vie. Soyons les acteurs de notre vie, éclairés par la foi, guidés par l’espérance, portés par la charité.
Redisons-le : « Christ est vraiment ressuscité, Alléluia » ! Par sa résurrection, il nous donne la vie.
Saintes et Joyeuses Fêtes Pascales à chacune et chacun de vous.
Oscar MUREKEZI, votre curé.