Quo vadis ?

Infos de la semaine

Feuillets du 5ème dimanche de Carême
Immaculée Conception
Marie-Médiatrice
Saint-Nicolas
Saint-Hubert
Sainte-Julienne

Une lettre pastorale de notre évêque qui nous aide à vivre et à relire notre carême.

Comme cette lettre pastorale n’a pas été distribuée à grande échelle, j’avais envie de vous partager quelques réflexions…

L’origine de la légende ou pas de quo vadis se base sur un récit provenant des actes de Saint-Pierre, un texte apocryphe qui remonte au deuxième siècle et qui nous parle de la persécution des chrétiens de Rome. Durant ce récit, Pierre demande à Jésus où vas-tu ? Cette question est aussi posée à chacun durant ce carême, où vas-tu dans la vie ? Que fais-tu de ta vie ? Allons-nous suivre le chemin de Jésus dicté par les Evangiles ou allons-nous prendre un autre chemin ? Cette année
est marquée aussi par un synode mondial nous invitant à réfléchir sur la direction à donner à notre Eglise de demain, nous en avons déjà suffisamment parlé même
si nous attendons encore avec impatience vos idées pour pouvoir les communiquer au diocèse.

Chemin synodal et chemin pascal passent par les mêmes difficultés que la route, le renoncement et les sacrifices pour atteindre la ville du salut et la vie éternelle en la résurrection. Le carême se vit en communion car il nous fait vivre la fraternité, la participation nous fait vivre la solidarité et la mission nous fait vivre le salut.
Et pourtant, si nous regardons les lectures du premier dimanche de carême, cela avait plutôt mal commencé, la première tentation de Jésus correspond à la non-communion, la seconde est la non-participation et la troisième c’est la non-mission. C’est tout simplement qu’à ce moment nous sommes tous invités à un examen de conscience sur notre vie mais aussi à regarder comment vit notre société quand elle oublie les plus pauvres, quand elle a soif du pouvoir non partagé, quand elle se lance dans le vide en négligeant l’environnement écologique. On pourrait aussi se poser la même question par rapport à notre Eglise : quand est-ce que notre Eglise se met au centre de ses propres intérêts, par exemple en oubliant la place du pauvre ? Quand est-ce que notre Eglise désire un pouvoir non partagé en ne partageant pas les responsabilités. Quand est-ce que notre Eglise se lance dans le vide en ayant une foi teintée de magie ? Le chemin de carême continue et nous invite à découvrir le but de cette mission qui nous est proposée durant ce temps fort, en toutes choses regarder le but ! Comment levons-nous la tête du guidon pour regarder le but du chemin ? Chaque démarche du carême nous montre un aspect du « marcher ensemble ». Lors de la transfiguration, Jésus se met en route avec trois disciples, puis il y a la communion de Jésus avec les prophètes, l’action des disciples et enfin la mission, c’est la voix du ciel qui oriente la compréhension de l’événement. La semaine suivante, c’est Moïse qui détourne son chemin pour aller vers le buisson d’où lui viendra sa mission. Nous arrivons au dimanche de la laetare où le fils prodigue veut changer de chemin provoquant l’éloignement de son père. Une démarche de conversion du fils le mènera de nouveau vers son père qui l’invitera à entrer en communion avec lui, l’invitant à une vie nouvelle. Cette démarche nous invite à notre tour à savoir changer notre chemin en nous tournant vers le Père mettant à profit le sacrement de la réconciliation qui nous sera proposé lors de la semaine sainte. Celle-ci a toute sa place aussi dans l’évangile de la femme adultère où Jésus nous fait découvrir la loi du pardon plutôt que la loi de la condamnation invitant ainsi à ouvrir un nouveau chemin pour cette femme qui ne savait plus ce qu’aimer voulait dire. Nous arrivons au dimanche des Rameaux, où on voit Jésus en communion avec ses disciples pour trouver une ânesse, en communion avec le peuple qui l’acclame pour terminer par une louange adressée à Dieu. Durant tout le carême, nous marchons vers le Christ qui vient à nous. Nous marchons vers une société nouvelle que l’évangile nous aide à construire. L’écoute de l’autre est indispensable, ce qui nous permettra de vivre dans une Eglise plus participative. Nous sommes en mission par notre témoignage avec l’aide de l’Esprit-Saint et devenons collaborateurs du salut que nous offre le Christ par le don de sa vie.

                                                                                                            Christian Ledy.