Sommes-nous des assemblées dominicales significatives?

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Lors des messes de la semaine passée, notre curé Oscar nous faisait part d’une décision prise en concertation avec l’équipe pastorale de conserver l’horaire des vacances pour les messes dominicales et ainsi retrouver des assemblées plus significatives.

Ce qui a précipité cette décision est notamment l’augmentation du coût de l’énergie et notre devoir de soutenir les fabriques d’église face à cette problématique.

Cela a nourri chez moi une réflexion que je voudrais vous partager dans cet édito.  Quand nous entendons « réduction des messes » nous pensons spontanément manque de prêtres. Mais est-ce l’unique raison ? Depuis cette période maudite de covid, nous avons vu nos églises se vider; à l’époque cela était nécessaire pour lutter contre ce virus mais nous espérions retrouver la situation d’avant covid quand celui-ci serait moins agressif. Force est de constater que ce n’est pas encore le cas, des craintes existent encore, de nouvelles habitudes sont prises. Certes le manque de vocation a une influence mais à quoi servirait d’avoir trois messes le dimanche matin dans une même église (situation que nous avons connue dans notre jeunesse) s’il y a une assemblée clairsemée pour faire communion avec le prêtre ?

La situation n’est pas nouvelle et elle préoccupait l’évêque de l’époque monseigneur Jousten qui, en 2006 avec son vicaire général et aidé de la réflexion du service liturgie, publia un document sur nos assemblées dominicales significatives.

Pourquoi nous rassemblons-nous le dimanche et qu’est-ce qu’une assemblée significative ?

Le vicaire général nous disait : « l’assemblée dominicale est un haut lieu de l’identité chrétienne individuelle et communautaire. Répondant à l’appel de son Seigneur, nous sommes convoqués à faire Eglise et à célébrer le Christ ressuscité. ». C’est donc un acte de nature et de portée communautaire : comme membre du corps du Christ.

Après ce petit rappel, il est bon de se poser la question : qu’est-ce qu’une assemblée significative ? Cette question est de l’ordre du discernement et ne répond en rien à un critère mathématique mais plutôt quand nous nous rassemblons, sommes-nous signes du Royaume? C’est d’autant plus facile de l’être si nous sommes nombreux et diversifiés. Une assemblée significative est une assemblée participante et non une assemblée consommatrice, une assemblée qui se prend en charge par les différentes compétences que l’on y rencontre, n’obligeant pas le prêtre à cumuler les tâches et les services. Comment la communauté qui se rassemble s’intègre-t-elle dans les dimensions de la mission de l’Eglise (annonce de la foi, catéchèse, solidarité) ? Une assemblée qui fait preuve d’ouverture et de possibilité d’accueil les uns avec les autres mais aussi avec des personnes extérieures à nos communautés. Une communauté capable de soigner et de faire vivre la liturgie et enfin une communauté menée par un pasteur qui est partie prenante de la vie de celle-ci.

Cette chronique n’a qu’un seul but : se rappeler l’importance de faire communauté et d’y vivre. Dans notre unité pastorale, nos communautés sont encore bien vivantes et remplies de ressources, il nous faut reprendre courage cela dépend de notre survie. Ni l’augmentation du coût de l’énergie ni le manque de vocations ne seront des raisons suffisantes pour rassembler nos communautés dans des mégas unités pastorales. Alors que nous allons recommencer une nouvelle année, laissons-nous porter par l’Esprit-Saint et faisons nôtre la maxime de Sainte Mère Teresa qui nous disait « yalla », c’est-à-dire en avant.

                                                                                                                         Christian Ledy.