Feuillets du 2ème dimanche de Carême
Immaculée Conception
Marie-Médiatrice
Saint-Nicolas
Saint-Hubert
Sainte-Julienne
Bien chers paroissiens et chers lecteurs,
Les trois piliers du Carême sont bien connus : l’aumône, la prière et le jeûne. On parle encore volontiers d’efforts de Carême qui nous recommandent en ce deuxième dimanche moins un effort de jeûne qu’un effort de marche. Déjà depuis les débuts de l’histoire sainte, se mettre en marche fait partie des habitudes des hommes . Cette marche conduit chaque fois à un but précis. C’est ce qui s’est passé pour Abraham qui a dût quitter son pays, sa parenté et la maison de son père ; il s’est mit en marche vers le pays que Dieu lui destinait ; c’est un défi extraordinaire pour nous qui sommes si souvent attachés à nos sécurités, à notre confort, à nos certitudes. A l’instar d’Abraham, nous , c’est aux périphéries que devons nous rendre afin d’y apporter la joie de l’Évangile comme ne cesse de nous recommander le Pape François. Mettre toute notre confiance en Dieu.
Pour s’approcher de Dieu, l’ascèse est un chemin exigeant qui ne va pas sans renoncements. Mais elle souvent envisagée du seul point de vue personnel. Le Carême qui est également une démarche communautaire et un appel à la conversion nous invite à nous soutenir les uns les autres et à penser à ces nombreuses personnes marginalisées de la société. Ces efforts ne visent pas seulement notre transformation intérieure, ils contribuent surtout à la conversion de nos relations, celles que nous entretenons avec nous-mêmes, nos prochains, les pauvres, Dieu, l’ensemble de la création.
Le chemin du Carême qui mène à Jérusalem est certes une marche, longue et difficile mais pas impossible. Comme Abraham, mettons-nous en route et mobilisons-nous pour aller aux périphéries les plus reculées de la planète, loin de chez-nous. Comme nous le demande Entraide et Fraternité n’hésitons pas de donner n’est fût-ce qu’un brin de sourire à nos frères et sœurs brésilien(ne)s. Notre contribution sera un signe et l’expression de notre sortie à la périphérie pour la cause de l’Évangile et du Christ.
Ainsi l’aumône est une invitation à renouveler notre attention aux plus petits et aux plus vulnérables et à manifester une solidarité concrète à ceux qui traversent l’épreuve. Toute forme d’assistance est nécessaire pour les soulager : argent, notre présence, notre temps donné, … La prière, aussi bien personnelle que communautaire, est le chemin par excellence pour revivifier et fortifier la relation à Dieu et l’honorer comme le créateur et le Sauveur de toutes choses. Enfin, le jeûne, qui ne se cantonne pas à la nourriture, permet de faire le tri entre le futile et l’essentiel et partant de nous retrouver , de renouer avec le désir et le goût de ce qui compte vraiment, de relâcher notre pression sur la terre et de nous montrer solidaires avec les plus pauvres.
D’une certaine manière, tous nos efforts comptent. A condition de ne pas oublier que c’est Dieu lui-même qui nous fait le don de l’aumône, de la prière et du jeûne et nous en rend capables. C’est précisément là que se joue notre conversion : reconnaître et accepter que, sans lui, nous ne pouvons rien faire (cf. Jn 15,5) alors même qu’il compte sur nous pour rendre le monde meilleur.
Bon Carême à tous !
Abbé André Vital LUKOJI.