Feuillets du 27ème dimanche du temps ordinaire
Immaculée Conception
Marie-Médiatrice
Saint-Nicolas
Saint-Hubert
Sainte-Julienne
Chers Paroissiens, chers Lecteurs,
De tout cœur, je veux remercier toutes celles et tous ceux qui, répondant à l’appel de votre Equipe Pastorale que je salue très chaleureusement au passage et remercie beaucoup, ont donné de leur temps, de leur énergie pour préparer, organiser et animer la belle journée de mon accueil le dimanche 30 septembre dernier, ou simplement pour être présents. Merci aussi à beaucoup d’autres qui n’ont pas pu se joindre à nous mais qui se sont manifestés de diverses manières pour me rassurer de leur communion priante. Je tiens à vous dire combien j’ai été touché par tous les petits mots et gestes concrets posés lors de cette fête. Je n’en méritais peut-être pas tant, mais UN TOUT GRAND MERCI !
Après les mots qui ont été dits « ex-cathedra » à cette occasion par rapport à nos attentes et nos aspirations, permettez-moi aussi de vous encourager à nous ouvrir tous à l’Espérance. Il y a bien sûr notre mission d’adultes baptisés appelés à vivre d’évangile au quotidien et à être des témoins du Christ-Amour et Sauveur, il y a l’action pastorale dans sa globalité à mener tous ensemble en tant que membres d’une communauté chrétienne chacun à son niveau et selon son charisme, mais je crois qu’il y a aussi notre regard à changer vis-à-vis de l’autre ou des autres notamment celui que nous croyons différent de nous !
Depuis quelque temps déjà nous assistons à un afflux migratoire indescriptible aux portes de l’Europe, certains par le nord de l’Afrique, d’autres venant du Moyen-Orient et surtout de Syrie où la guerre fait rage depuis déjà plus de cinq ans. Dans leurs tentatives pour rejoindre l’Eldorado européen, la traversée de la mer coûte la vie à la plupart d’entre eux et très peu de chanceux et miraculeux parviennent à fouler le sol européen.
J’espérais que le corps sans vie d’un petit Syrien de 3 ans Aylan KURDI, retrouvé échoué sur une plage de la mer Egée dans cette tentative hasardeuse et dont l’image a fait le tour du monde il y a trois ans allait réveiller les consciences ! Mais quand j’apprends ce qui se passe aujourd’hui, même chez-nous en Belgique -au Parc Maximilien à Bruxelles- la manière dont ces pauvres gens sont malmenés et humiliés, j’en déduis que le chemin reste long pour parvenir à nous ouvrir à l’autre et accepter nos différences ! Pour ceux qui voudraient me contredire, pensez à ceux qui ont érigé des mûrs avec des fils barbelés à leurs frontières ! Ou encore à celles et ceux qui, fatigués et épuisés par un voyage long et périlleux dans l’espoir qu’ils sont désormais hors de danger, sont accueillis avec des coups de matraques ou des humiliations de tout genre à leur arrivée aux frontières de certains pays ou encore des manifestations organisées contre leur accueil !!
Au lieu d’ériger des murs de protection, au lieu de slogans et idéaux de haine, de violence et de séparation dans lesquels se complaisent certains, si nous pouvions comprendre l’urgence qu’il y a à accepter de s’ouvrir à l’autre, nous changerions vraiment la face du monde ! Parlant de cette ouverture, du verbe « s’ouvrir », cela me fait penser au mot de Jésus « Effata », « Ouvre-toi » quand il a guéri le sourd- muet ! (Mt7, 35). Avec ce « Ouvre-toi » le Christ s’adresse aussi à chaque homme, à chaque femme et à chaque jeune habitant ce monde aujourd’hui, il nous invite tous à ouvrir notre cœur et à le laisser attendrir par tout ce qui blesse nos frères et sœurs en humanité.
Accueillons donc cet appel et ouvrons-nous à chaque membre de notre communauté quel qu’il soit, sortons de notre confort, de notre autosuffisance pour nous ouvrir aux autres clochers afin de créer des synergies, ouvrons-nous au monde dans lequel nous vivons, car à mon sens, notre rôle et notre mission de chrétiens n’est autre que de bâtir avec Jésus des communautés accueillantes et ouvertes aux autres en étant plus particulièrement attentifs à tous les blessés de la vie.
Ouvrons-nous à la foi afin de prendre conscience que, qui que nous soyons, chrétiens ou musulmans, blancs, noirs ou jaunes…, nous sommes tous enfants de Dieu qui nous aime tous d’un même amour et que nous avons à ajuster notre regard sur les autres à ce regard d’amour de Dieu sur tout être humain ! Ouvrons-nous aussi à l’espérance de la victoire de l’amour sur le mal, sur la haine et la violence ainsi que sur tout ce qui paralyse l’homme. Gardons la foi et nourrissons l’espérance que tout peut changer et que nous pouvons changer la face de la terre si nous nous y engageons tous en vérité, avec et à la suite du Christ Sauveur !
- Oscar MUREKEZI, votre curé