Feuillet du dimanche de la Sainte Famille
Chers paroissiens, chers lecteurs
Nous sommes dans la joie de Noël et des fêtes de fin d’année.
Nous nous souvenons du message de l’ange aux bergers de Bethléem : « Je viens vous annoncer une grande joie pour tout le peuple : aujourd’hui vous est né un Sauveur ! » et la troupe céleste louait Dieu en disant : « Gloire à Dieu au plus haut des cieux, et paix sur la terre aux hommes qu’il aime ». Nous avons également une nouvelle année civile qui s’ouvre devant nous. Avec ces fêtes de fin d’année, la Joie et la Paix sont les deux mots inséparables soit qui sortent le plus de la bouche des gens, soit qui ne manquent pas sur les petites cartes, les « SMS » ou autres messages de vœux.
Mais en ce temps qui nous invite tous à la joie de Noël et aux réjouissances du nouvel an, il y a une question essentielle qui mérite réflexion surtout avec des conflits de toutes sortes qui endeuillent tous les jours notre planète, sans oublier les problèmes économiques et écologiques qui condamnent beaucoup de nos contemporains à une vie misérable, parfois des situations qui perdurent malheureusement. Comment pouvons-nous être dans la joie, comment pouvons-nous être en paix et des bâtisseurs de paix ?
Je voudrais rappeler que quand les Ecritures nous parlent de la joie, il s’agit de celle qui est plus qu’une émotion passagère. Une joie profonde qu’on peut appeler joie chrétienne qui engendre la paix intérieure qui ne peut être balayée par les épreuves de la vie. C’est de cette joie que rayonnent par exemple certaines personnes alors qu’elles traversent des épreuves difficiles.
Cette joie chrétienne dépasse les événements parce qu’elle vient d’une source beaucoup plus profonde. Elle est don de l’Esprit qui trouve sa source dans la révélation d’un Dieu Amour venu en notre humanité pour nous sauver. Donc la source de la joie, la joie elle-même serait à chercher dans l’unique direction : le Christ. Il est celui qui libère, celui qui génère dans les cœurs la vraie paix, celui qui fait naître la joie.
C’est dans ce même ordre d’idée que bâtir la paix, ce n’est pas essentiellement empêcher telle ou telle catastrophe, mais plutôt « redécouvrir une vision, un chemin d’espérance pour soi et pour toute l’humanité. ». C’est cette joie et cette paix que je vous souhaite d’avoir pour qu’elles règnent dans votre cœur tout au long de cette année qui commence.
Vous savez bien que ce temps de Noël va jusqu’ à la fête du Baptême de Jésus. Une fête qui nous rappelle notre propre Baptême et ce que nous en faisons. C’est une occasion pour nous demander si, comme Jésus, nous avons besoin nous aussi d’être plongés dans l’amour du Père. Mais il faut bien savoir que cela n’est possible que si nous sommes sans cesse plongés dans la Parole de Dieu qui nous permet de prendre pleinement conscience que nous sommes les fils et les filles bien-aimés de Dieu, une expérience personnelle à vivre pour éviter que notre vie de baptisé reste une vague idée.
Disons que comme Jésus est passé par l’autre (Jean-Baptiste) pour être baptisé, la Parole de Dieu fait le même travail en nous quand nous prenons le temps de nous en nourrir régulièrement. Elle nous ouvre à un Autre que nous, elle nous plonge dans sa vie et son amour. Voilà ce que nous pouvons retenir d’essentiel à la fête du baptême de Jésus.
Je voudrais aussi vous informer que comme je le fais chaque année, je prends mon congé annuel en janvier. Je pars pour le Rwanda auprès de ma famille : ma mère, mes sœurs, mes neveux et nièces. Je vais aussi rencontrer les amis. Mais j’aurai aussi l’occasion d’être confronté aux réalités de la vie au quotidien des Rwandais, ce peuple meurtri par le Génocide d’il y a bientôt 25 ans mais dont les stigmates restent toujours, car il y a des blessures qui ne se cicatrisent jamais !
Je me confie à votre prière fraternelle pour que mon séjour s’y passe au mieux, mais je vous rassure aussi de ma communion priante jusqu’à mon retour.
Tous mes bons vœux du nouvel an 2019 à toutes et tous et que le Seigneur vous inonde de sa présence, « qu’il vous donne de croire dans la joie et dans la paix, et qu’il fasse grandir en vous l’espérance par la force de l’Esprit saint » (Rm 15,13)
Oscar MUREKEZI, Votre curé.