Feuillets du 26ème dimanche du temps ordinaire
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Saint-Nicolas
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Sainte-Julienne : Professions de foi
Chers paroissiens, chers lecteurs,
Pourquoi appelle-t-on Saint Paul « Apôtre » alors qu’il ne fait pas partie des douze apôtres de Jésus ? Voilà encore une question qui m’a été posée tout dernièrement !
C’est vrai que quand on lit les noms des douze apôtres choisis par Jésus à le suivre au début de sa vie publique, Pierre (Simon-Pierre) André (frère de Pierre dit le Protoclet) Jacques le Majeur, Jean (frère de Jacques, tous deux fils de Zébédée) Philippe, Barthélémy, Thomas, Matthieu, Jacques le Mineur (fils d’Alphée), Jude(appelé aussi Thaddée, Simon le Zélote, Judas Iscariote (remplacé par Matthias après son suicide), le nom de Paul n’apparait nul part !
Les Douze ont reçu une mission bien précise d’aller prêcher la « Bonne nouvelle », expression qui donnera naissance au mot « Evangile » après la rédaction des textes dans les années 65-100, mais, même s’il ne fait pas partie des Douze, je me demande si le Christianisme ne serait pas devenu une secte juive parmi tant d’autres s’il n’y avait pas eu le travail missionnaire de Saint Paul grâce à qui, en grande partie, le christianisme est devenu une grande religion universelle.
En fait avant de devenir le grand propagandiste de la foi chrétienne, Paul était un citoyen romain d’origine juive et de langue grecque né à Tarse, en Anatolie, vers l’an 9. Son nom est Saül.
Après avoir fait de solides et brillantes études hébraïques, Paul est devenu Rabbin et il a enseigné les Ecritures juives à Jérusalem.
Seulement étant fanatique et trop passionné de sa foi juive, quand les disciples de Jésus ont commencé à prêcher la doctrine chrétienne, Paul a pris violement parti contre eux ! Il ne s’est même pas gêné pour approuver la condamnation du diacre Etienne et d’assister à son martyre !
Dans cet acharnement sanglant sur les chrétiens, Paul a été soutenu par le Sanhédrin, c’est-à-dire le tribunal juif qui siégeait au Temple puisque c’est celui-ci qui lui a accordé la mission de pourchasser les chrétiens de Syrie
Mais voilà qu’un bon jour, sur le chemin de Damas, Paul est terrassé par UN plus fort que lui, une force surnaturelle. Une voix qui lui crie : « Saül, Saül, pourquoi me persécutes-tu ?» Cet événement se déroula vers l’an 42, soit quelques années après la mort et la résurrection de Jésus.
C’était pour lui le début d’une autre vie, une autre aventure car Saül commença sa conversion immédiatement après ! Il prend le nom de Paul, traduction latine de Saül, pour se faire mieux accepter dans le monde gréco-romain, puis il effectua au total trois grands voyages d’évangélisation en Asie mineure, en Grèce et jusqu’à Rome, multipliant partout les conversions.
Saint Paul a beaucoup contribué au détachement du Christianisme des rituels juifs comme la circoncision qu’on imposait aux premiers convertis comme condition pour être baptisé et accepté comme chrétien. C’est ce qu’il a défendu avec succès lors de ce qu’on peut appeler le premier Concile ou le Concile des Apôtres en l’an 48 à Jérusalem. Pour lui, il était clair que le message chrétien s’adresse à tous les hommes et non pas uniquement à un seul peuple du monde juif !
Bien évidemment son ouverture et ses convictions par fidélité au message du Christ lui-même lui ont valu l’hostilité des Juifs qui ont fini par le faire arrêter. Mais Paul a fait valoir sa qualité de citoyen romain et ce statut privilégié lui a donné l’avantage d’être jugé à Rome… et acquitté. Après quinze ans d’apostolat, il rencontre néanmoins le martyr à Rome lors de la persécution des Chrétiens sous l’instigation de l’Empereur Néron. Paul fut décapité et enseveli en un lieu où s’élève aujourd’hui la superbe basilique de Saint-Paul-hors-les-murs.
En tout cas, sans aucun doute, c’est à Paul que la religion chrétienne doit sa séparation d’avec le judaïsme et sa vocation à l’universalité. Appelé l’« Apôtre des Gentils», c’est à dire des non-juifs, il est considéré comme le « Treizième apôtre » et le deuxième fondateur du christianisme, après le Christ lui-même. En effet ses quatorze lettres ou épîtres sont un élément central du Nouveau Testament, aux côtés des Quatre Évangiles.
«Il n’y a ni hommes ni femmes, ni Juifs ni Grecs, ni hommes libres ni esclaves, vous êtes tous un en Jésus-Christ» (Epître aux Galates).
«Quand j’aurais le don de prophétie, la connaissance de tous les mystères et de toute la science, quand j’aurais la foi la plus totale, celle qui transporte les montagnes, s’il me manque l’amour, je ne suis rien» (Epître aux Corinthiens).
Voilà brièvement qui est Saül de Tarse, devenu Saint Paul, appelé aussi Apôtre de l’amour ! L’Église le fête et honore sa mémoire le 29 juin et 25 janvier !
Oscar MUREKEZI, votre curé