Feuillet du 24ème dimanche du temps ordinaire
Saint-Hubert
Quelle terre laissons-nous à nos enfants ?
Nous rêvons d’un monde meilleur (étape 1) et nous émerveillons devant les splendeurs de la Création (étape 2). Mais nous savons aujourd’hui que la nature et l’humanité même sont en danger du fait de l’action – et de l’inaction – de l’être humain. Exprimons nos craintes et nos émotions, prenons conscience de l’importance des défis à relever, cherchons à comprendre ce qui est en jeu, pour mieux « rebondir » et ne pas nous laisser gagner par le découragement.
Il importe de souligner la gravité des inégalités sociales, les menaces qu’elles représentent (populisme, violence) et les liens entre les dimensions écologique et sociale de la crise actuelle :
· d’une, part, c’est le même système économico-politique qui est à l’origine de la destruction de l’environnement et du creusement inédit des inégalités sociales, au nom de la croissance et du droit au profit.
· d’autre part, comme le souligne Philippe Lamberts, député belge à l’Europe, « à partir du moment où la croissance économique n’est plus possible dans les limites écologiques de la planète, la question de la distribution devient centrale ». Autrement dit, tant qu’on pouvait faire croire qu’il était possible d’augmenter indéfiniment la taille du gâteau pour que les plus pauvres en profitent, la question du partage des richesses pouvait paraître secondaire, puisqu’il y avait toujours cette légende du « ruissellement » des richesses des classes supérieures sur les populations les moins riches. Si le gâteau ne peut plus augmenter, nous ne pouvons pas échapper à la question de l’équité de son partage.
· enfin, face à la crise écologique, riches et pauvres ne sont pas égaux, qu’il s’agisse des conséquences ou des mesures à prendre. Ce sont les plus pauvres qui vivent dans les environnements les plus dégradés et pollués. C’est entre autre parmi cette population plus pauvre que l’on retrouve le plus de personnes sinistrées dans la vallée de la Vesdre.
En cela, le défi écologique actuel est tout autant politique qu’individuel. Nos nécessaires gestes quotidiens ne font pas le poids face à l’inertie criminelle de nos gouvernants qui continuent à faire prévaloir l’économie du profit immédiat sur la survie de l’humanité et du vivant sur notre planète. On le voit depuis quelques mois : les populations, à travers le monde, se révoltent et leurs manifestations sont souvent réprimées dans la violence.
Du pape François : « Dieu qui nous appelle à un engagement généreux, et à tout donner, nous offre les forces ainsi que la lumière dont nous avons besoin pour aller de l’avant. Au cœur de ce monde, le Seigneur de la vie qui nous aime tant, continue d’être présent. Il ne nous abandonne pas, il ne nous laisse pas seuls, parce qu’il s’est définitivement uni à notre terre, et son amour nous porte toujours à trouver de nouveaux chemins. Loué soit-il ». Laudato si’, n°245 « Marchons en chantant ! Que nos luttes et notre préoccupation pour cette planète ne nous enlèvent pas la joie de l’espérance » Laudato si’, n°244