Premier dimanche de Carême : Aussitôt, l’Esprit pousse Jésus au désert.

Aussitôt l’Esprit pousse Jésus au désert. Ce court verset de l’évangile selon Saint Marc (chapitre 1, verset 12) nous montrent une réalité bien surprenante: Jésus ne choisit pas vraiment d’aller au désert et cet événement est brusque.

D’une part, l’Esprit envoie Jésus au désert. Contrairement à la plupart des textes d’évangile, Jésus n’a pas l’initiative. Le mot employé est fort: Jésus est poussé. Il en va de même pour l’Église d’aujourd’hui: nous n’avons pas choisi d’entrer en carême. Personne ne choisit d’entrer dans le carême, l’Esprit-Saint y pousse tout le peuple de Dieu, sans distinction ni ménagement. Cela ne semble pas être la période la plus charmante du temps liturgique: 40 jours d’efforts pour enfin arriver à Pâques. Ce n’est pas si étonnant que nous n’ayons pas le choix, sinon, personne n’irait de son plein gré vivre le carême. Tout le monde est prêt à fêter le mardi gras, cependant, le mercredi des cendres semble beaucoup moins engageant…

D’autre part, ce passage est brusque. Aussitôt, nous voici en carême! Nous sortons à peine des festivités de Noël, nous avons à peine commencé le temps ordinaire, et nous voilà en carême. Rien ne peut nous préparer à ce passage, car le carême nous remet face à nous-mêmes et à Dieu. C’est une rencontre qui n’est jamais anodine, que rien ne peut totalement préparer et qui, d’une manière ou d’une autre, nous prend toujours au dépourvu. Cette rencontre est toujours soudaine.

Alors, puisque l’Esprit nous pousse brusquement dans le carême, profitons-en! Ne le vivons pas comme une obligation pesante vite oubliée, mais comme une chance de recentrer notre cœur en Dieu et nos actions pour nos frères et sœurs. Que ce carême que nous allons vivre ensemble nous porte tous vers une Pâques véritable!

 

Thomas Sabbadini