Feuillets du 7ème dimanche ordinaire
Immaculée Conception
Marie-Médiatrice
Saint-Nicolas
Saint-Hubert
Sainte-Julienne
Chers Paroissiens, Chers Lecteurs,
Bientôt nous sommes repartis avec le temps du Carême dans lequel nous entrons le « Mercredi des Cendres » qui, cette année, tombe au 26 Février. Parlant de Carême, je sais que la plupart pensent immédiatement à la privation de quelque chose qui leur coûte de partager ou de ne pas consommer ; mais je crois que, vu les sollicitations des uns et des autres et le rythme de la vie quotidienne que nous impose notre société, ces quarante jours de carême nous sont donnés chaque année principalement pour revisiter notre intérieur, c’est-à-dire pour chercher et retrouver l’intimité avec le Christ.
Deux ans avant sa mort à Auschwitz, après avoir lu St Augustin et les Evangiles, une jeune juive hollandaise Etty HILLESUM, a écrit ceci en 1941 : « Il y a en moi un puits très profond. Et dans ce puits, il y a Dieu. Parfois, je pensais à l’atteindre. Mais le plus souvent des pierres et des gravats obstruent ce puits et Dieu est enseveli. Alors il faut le remettre au jour ».
Je crois que ce puits, nous l’avons tous. Il a été foré le jour de notre baptême et depuis lors nous avons revêtu le Christ, Dieu nous habite ! Je dirais que le temps de Carême vient alors comme une sonnette pour nous rappeler que ça vaut la peine de vérifier s’il n’y a pas des pierres et des gravats qui risquent d’obstruer cette source de vie en nous.
Par son Eglise, le Seigneur, parce qu’il nous aime, nous propose ce temps du carême pour vivre cette rencontre d’amitié avec lui, avec les autres, avec nous-mêmes. Le temps du Carême est bien ce temps où il nous faut enlever notre masque et revenir à Dieu. Oui, accepter de faire tomber nos masques de méchanceté, de violence, de jalousie… pour retrouver notre visage d’homme, de femme, de jeune ou d’enfant qui sont aimés de Dieu. Bref, cela revient à se lancer dans l’aventure de ceux qui accueillent l’amour de Dieu dans leur cœur, et qui en vivent autour d’eux !
Il est vrai que le Christ et l’Eglise à sa suite proposent la prière assidue, le jeûne et le partage comme trois moyens concrets pour vivre favorablement ce temps de Carême. On peut parler de trois compagnons du carême auxquels nous pourrions ajouter deux autres : la réconciliation et le service. Ainsi, tout au long des 40 jours qui vont nous conduire jusqu’à
Pâques, nous pourrons faire route chaque semaine avec l’un de ces compagnons. Personnellement je reste convaincu que ce sont ces mêmes moyens qui permettent que la vie que le Christ lui- même nous a transmise au baptême, puisse être rayonnante pour le monde et tous ceux qui nous entourent. Autrement dit, quoi que nous fassions, il nous faut une mise au point sur notre façon d’aimer, c’est-à-dire veiller à ce que notre prière, notre jeûne…et tout ce que nous envisageons de faire nous ramène aux gestes concrets d’aimer Dieu et le prochain ainsi que tous ceux et celles que le Seigneur place sur notre route. Chez nous, dans nos familles, parmi nos proches et ailleurs, il y a des personnes qui désespèrent et qui, de plus en plus, perdent confiance, suite au chômage, suite à l’épreuve de la maladie ou la perte d’un être cher… Dans la prière, le soutien et l’attention qu’ils attendent de notre part, marchons avec eux vers la Fête de Pâques qui est bien sûr et avant tout la joie de la Résurrection après la souffrance et l’obscurité du tombeau, mais aussi « un horizon, une aurore printanière chaude et bienfaisante » (Mgr Hubert HERBRETEAU, Évêque d’Agen).
Je vous souhaite à toutes et tous un bon, saint et fructueux Carême.
A. Oscar MUREKEZI, votre curé